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a la recherche des cagous...

 

 

 

 

 

Severine et celine

 

 

 

 

cagou (Rhynochetos jubatus)

 

 

 

 

 

 

 

 

celine prete pour l'expedition...

 

appat pour les rats

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

severine et la videosurveillance

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

cagou

 

 

 

 

 

 

 

 

 

methode de triangulation

 

 

 

 

 

 

 

 

 

cagou capturé pour la pose d'emetteur

 

A la recherche du cagou en danger...

Quelle sensation étrange que de revenir sur terre alors que nous avions pris l'habitude d'être en mission sur mer ou en exploration à plus 30 mètres de fond dans le grand bleu. Mais le détour en valait la chandelle....

Le Pont Pérignon devenu infranchissable en voiture depuis le cyclone Erika (2002)...

Nous avons en effet eu la chance de passer 4 jours avec Sophie Rouys et Jörn Theuerkauf. dans le refuge des scientifiques du parc de la Rivière Bleue. Tous deux ont initié un projet sur l'étude et la conservation des cagous.

Refuge des scientifiques

Le cagou : Quezaco ?

Véritable emblème de la Nouvelle-Calédonie, c'est un oiseau endémique à la Grande-Terre (qui ne se retrouve naturellement que sur le territoire). Espèce protégée, sa vulnérabilité vient du fait qu'il ne vole pas. À l'origine, il n'avait pas de réel prédateur, mais l'introduction de mammifères sur le territoire a perturbé les écosystèmes endémiques.

Les études menées par Sophie Rouys et Jörn Theuerkauf permettront de documenter l'impact de ces mammifères sur les espèces en danger comme le cagou.

 

 

Et nous dans les sentiers du Parc de la Rivière Bleue?

Il faut être endurant pour suivre Sophie Rouys et Jörn Theuerkauf dans leurs travaux...

Comme des passionnés, ces 2 scientifiques connaissent par coeur les humeurs et les habitudes de leurs cagous. Ils se lèvent avec leur chant vers 4h30 le matin, surveillent leurs protégés grâce à un système de vidéosurveillance et n'hésitent pas à parcourir les sentiers à la tombée de la nuit pour les localiser grâce au radio pistage. Nous avons suivi leur rythme infernal pendant ces 4 jours.

 

La chasse aux rats le matin...

Non, non, pas de réveil numérique dans le refuge des scientifiques. Le chant du cagou remplace la sonnerie stridente des temps modernes. Pas très doux comme réveil puisque le chant du cagou ressemble à un aboiement de chien...

Encore ensommeillées dans nos pantalons Kways, le pied hésitant dans nos bottes trop grandes et la tête à peine droite avec la frontale pour éclairer les sentiers du crépuscule, nous voilà à suivre Sophie dans la direction des pièges à rats... à 5h du matin. Un fil d'Ariane permet de repérer le tracé des 25 pièges disposés tous les 5 mètres et délimitant un carré.

Piege à rats

Les pièges ont été préalablement dotés d'un appât constitué d'avoine et de beurre de cacahouètes. Ainsi, pour chaque piège, nous avons un rituel scientifique à accomplir. Quand le piège contient un rat, nous le pesons, le mesurons, notons son espèce, son stade de maturité sexuelle et le tatouons. Les rats sont ainsi identifiés par une marque de couleur sur le ventre et un chiffre tatoué sur l'oreille.

Céline et Séverine pendant le marquage des rats

Nous avions évidemment une petite préférence pour les rats polynésiens (Ratus exulans) car ils sont plus petits, plus faciles à maintenir et moins agressifs que les rats noirs (Ratus frugivorus). Il faut faire vite car le rat s'agite et risque de prendre la fuite avant que l'on ait eu le temps de saisir toutes les informations nécessaires. Certains pièges contiennent des rats que nous avions déjà marqués. Nous notons alors leur recapture. Cette méthode de capture-marquage-recapture permet d'évaluer la densité relative et les taux de survie des rats.

 

Les caméras de vidéosurveillance

Fini les rats, direction les nids de cagous et les nids de perruche où deux caméras de surveillance enregistrent les moindres « faits et gestes » de nos protégés. Il faut alors changer le film de la cassette qui sera visionné en accéléré dans la journée afin de noter les comportements sur le nid.

Jörn Theuerkauf pendant le visionnage des cassettes de vidéosurveillance en accéléré

La Rivière Bleue...

De retour de ces premières missions matinales, une baignade dans la rivière Bleue permet de reprendre ses esprits et son énergie car la journée ne fait que commencer... D'accord, d'accord, le cadre est magique...

 

Le radio pistage

Pour pouvoir établir les espaces vitaux des couples de cagous, il faut les localiser fréquemment. Cela est possible grâce au radio pistage...un véritable challenge. Pourquoi ? Parce qu'il faut d'abord attraper l'animal. Certes, il ne vole pas, mais l'opération n'est pas simple. Il faut déposer un filet le long de la végétation basse et attirer l'oiseau en diffusant un chant de cagou enregistré.

Matthieu Juncker et Jörn Theuerkauf étendant le filet de capture des cagous

Le cagou étant un animal territorial, il n'apprécie guère la présence de congénères (autre que son conjoint) sur son espace et vient voir quel est l'effronté qui se permet de venir chanter sur son territoire. Leurré par l'enregistrement sonore, il ne voit pas les mailles du filet dans lesquelles il se retrouve prisonnier. Pas de temps à perdre, il faut faire vite pour ne pas stresser l'animal. Il reste alors à le peser, l'équiper d'une bague et d'un émetteur. Enfin, on peut relâcher le cagou... Dès lors, plusieurs fois dans la semaine, sa position sera repérée.

 

Suivre les cagous

Le cagou est un animal diurne. Il est donc plus facile de le localiser à la tombée de la nuit, lorsqu'il dort. Nous voilà reparties dans les sentiers avec Jörn et Sophie. Pour des raisons de sécurité, nous formons deux équipes de deux. Une antenne réceptrice localise la direction du signal propre à un cagou donné.

Sophie Rouys et le repérage des cagous par télémètrie

Au moins deux heures sont nécessaires pour déterminer la position d'une dizaine de cagous. De retour au refuge, les directions des signaux sont reportées sur une carte et la méthode de la triangulation (connus des marins...) permet la localisation précise des cagous.

 

 

Les randonnées du Parc de la Rivière Bleue

On avoue... On a pris le temps de profiter des aménagements du Parc et de faire de belles promenades entre nos rats et nos cagous. Ainsi, le sentier du grand kaori nous a amené au « Grand kaori », un arbre monumental de plus de 1000 ans qui témoigne de la vitalité de l'espèce alors que le sentier des 3 forêts met en valeur les 3 types de végétation présents dans le Parc (forêt humide, forêt ouverte et maquis minier).

Céline au pied du Grand Kaori

Notre expédition terminée, nous sommes restées longtemps imprégnées de la terre rouge du Sud de la Grande-Terre. En tout cas, la glorieuse capture de notre cagou nous a valu le privilège de lui donner un nom. Ainsi Cagou n° 31 répond au nom de « Chiche ».

 

Alors, chiche de suivre nos scientifiques dans leur périple?

Dossier sur les Réserves terrestres de Nouvelle-Calédonie

Le pont Perignion

 


Séverine Rolland ~ mis à jour le 12 juin, 2005
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