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celine et severine

 

 

 

 

 

 

 

 

Terre rouge du sud pres sur la route de goro

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

terre du sud et le lagon...

 

 

 

mine de goro nickel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

celine et fabrice polizzi

 

 

 

 

 

 

 

badge visiteur

 

 

 

route sur le site de goro nickeL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

pepiniere de goro nickel

 

 

 

Du jeudi de Nouméa au mardi de Goro

Le jeudi de Nouméa

C'est au détour de l'exposition hebdomadaire qui a lieu en centre ville que nous sommes tombées nez à nez devant le stand Goro Nickel. Rien à voir avec les autres exposants de la place des cocotiers puisque le but n'était évidemment pas de vendre un produit mais de communiquer sur la politique environnementale de la société d'exploitation minière canadienne INCO (International Nickel Company), dont fait partie Goro Nickel.

Jeudi de Nouméa : grand marché hebdomadaire sur la place des Cocotiers avec une ville à l'honneur

 

Le nickel de Nouvelle-Calédonie fait parler de lui depuis longtemps. Il agit comme un "Dieu social", régulant l'économie du pays et rythmant la journée de centaines d'employés. La Nouvelle-Calédonie se place aujourd'hui dans les 3 premiers pays producteurs de nickel.

 

Depuis l'origine avec la découverte de Jules Garnier en 1864 jusqu'à nos jours, plus de 160 millions de tonnes de minerai ont été extraites. Cela s'est accompagné de près de 300 millions de mètres cube de résidus appelés stériles. Ces derniers correspondent aux matériaux extraits ne contenant plus de minéraux exploitables et, pour les latérites, riches en hydroxyde de fer et alumine. Au début de l'exploitation, ils étaient stockés à l'endroit d'extraction ou déversés à même la pente. Lors de forts épisodes pluvieux, ils étaient entraînés le long de la pente, la dégradant fortement (aggravant le phénomène d' érosion naturelle) et formant des ravines, qui entraînaient les sédiments dans les rivières et le lagon du secteur exploité. Ces stériles présents dans l'eau des rivières polluaient celles-ci, finissaient dans le lagon et s'accumulaient au niveau des coraux (phénomène d'hyper sédimentation).

 

Depuis 1976, la conscience de ces problèmes d'érosion et d'hyper sédimentation a conduit à un changement des méthodes de travail des grandes entreprises d'exploitation minière. Ainsi, les déversements de stériles à même le flanc de la montagne ne se font plus. De plus, chaque entreprise se préoccupe de la revégétalisation des sites (replanter de la végétation au niveau des zones exploitées qui sont dépourvues de couvert végétal), de la gestion de la qualité des eaux pluviales et de la pollution de l'air dans le cadre de sa politique environnementale.

 

La société Goro Nickel S.A est en cours de remaniement de son actionnariat selon le schéma suivant :

- 69% INCO,

- 21% Mitsui-Sumitomo,

- 10% Nouvelle-Calédonie avec 5% Province Sud, 2,5% Province Nord et 2,5% Province des Iles.

 

Goro Nickel a pour projet d'exploiter les gisements de minerai latéritique de nickel et de cobalt de Goro qui se trouve dans la Province Sud de la Nouvelle-Calédonie.

 

En 1999, Goro Nickel S.A a construit et mis en service une usine pilote dont l'exploitation avait pour but principal de démontrer la viabilité du nouveau procédé utilisé (hydrométallurgie, Cf. le dossier "Nickel et Environnement" ) et de recueillir les données nécessaires pour l'étude d'impact environnemental et la conception du projet commercial. Si l'usine pilote représente le millième de la version définitive, elle est néanmoins une des plus grande de toutes les usines présentes sur Nouméa, à l'exception de la SLN (Société Le Nickel). Il n'est alors pas étonnant qu'un projet d'une telle ampleur rencontre des difficultés de réalisation. Ainsi, en décembre 2002, il avait été suspendu du fait des dépassements de coûts. En octobre 2004, après révision du projet, la reprise de la construction était annoncée. Elle débutera en ce début d'année 2005 et se poursuivra durant 35 mois. La production initiale débutera en septembre 2007.

 

Dans les bureaux du département Environnement et Permis.

Nous avons été reçues dans les bureaux du département Environnement et Permis de Goro Nickel par Jean-Philippe Gibaud, directeur du département et Fabrice Polizzi, chef du service eau, afin de discuter de la politique environnementale de la société.

Depuis le début de la construction de l'usine pilote, Goro Nickel a largement été critiqué par l'opinion publique. Cette vague est née de la crainte de l'utilisation d'acide sulfurique au cours de l'extraction des métaux. Acide sulfurique. Le mot a alerté les foyers, anxieux des déversements de ce puissant agent chimique dans leur lagon.

Ces inquiétudes sont en fait non fondées puisque le minerai et l'eau utilisée seront envoyés vers une unité de traitement permettant la neutralisation complète (élimination des traces acides) ainsi que la séparation des liquides et des solides. L'excès d'eau, débarrassé de l'acide et des métaux, est alors rendu compatible avec le milieu marin.

Si Jean-Philippe Gibaud et Fabrice Polizzi reconnaissent le manque de communication initial sur la maîtrise environnementale du procédé d'hydrométallurgie, ils ont retenu les leçons du passé. Le discours est maintenant bien "rôdé", l'accent est mis sur l'importance du respect des normes environnementales, les actualités relatives à la gestion et la maîtrise des dangers de l'industrialisation sont largement diffusées. Tout un programme pour remplacer l'image de Goro Nickel considéré comme le dévastateur du sud de la Grande Terre par celle d'un bienfaiteur de la Nouvelle-Calédonie. C'est presque trop.

Lors de notre entretien, nous n'avons pas eu besoin de poser beaucoup de questions. Chacun de nos interlocuteurs a pris la parole avec s'il vous plait, des démonstrations rapides et pédagogiques, preuves de la transparence de leurs actions et de leurs soucis d'ouvrer avec la Nature. Ils ont abordé avec nous tous les points environnementaux qu'ils contrôlent et la façon dont s'effectuera le suivi. Ainsi semblent être sous contrôle les émissions atmosphériques, les eaux de surfaces et souterraines, les environnements marins et terrestres.

Sur la grande table ronde: l'immense plan de la future usine avec la mine à ciel ouvert, les différentes stations, les points de contrôle, et la base de vie pouvant accueillir jusqu'à 3000 personnes pour la construction.

Sur les étagères: des échantillons d'eau après neutralisation et des boues résiduelles.

Sur les murs: des photos colorées de poissons récifaux prises au cours d'une étude d'impact réalisée sur le Banc Ionontéa (Canal de la Havannah).

Dans les placards: le classeur d'obtention des différents permis en 14 volumes. Tout un protocole pour séduire et convaincre les visiteurs. Certes, ce discours est un peu trop préparé, mais révèle un réel soucis environnemental. Soyons lucides, ce dernier est guidé par la nécessité d'obtenir des permis de construction et d'exploitation. D'où le nom du département.

 

Le mardi de la mine à ciel ouvert

Nous avons également été conviées à une visite du site de l'usine en construction. Ce mardi-là, loin des agitations des jeudi de la place des cocotiers, nous étions au rendez-vous à 6 heures du matin au quai de Nouméa devant le ferry affrété par la société.

Navette de Goro Nickel

Fondues dans la foule d'employés aux habits sombres et aux chaussures imprégnées de la terre rouge du sud de la Nouvelle-Calédonie, nous sommes arrivées après 2 heures de traversée au niveau du site portuaire en construction en baie de Prony.

Site d'arrivée de la navette, port de Goro Nickel

Une navette dépose alors les employés à différentes stations. Notre premier stop s'est effectué au centre administratif où avait lieu la présentation mensuelle des différents départements aux nouveaux employés de la société. Ce concept nous a paru très intéressant et devrait permettre aux employés de mieux se situer au sein de cette gigantesque industrie minière.

À terme, 2500 emplois directs et indirects seront créés et 1,9 milliards de dollars US seront investis (soit environ 200 milliards de F CFP). Si la réalité de ces chiffres est facilement commentée, il est toutefois regrettable de ne pas diffuser le budget relatif aux suivis et mesures environnementales prévus.

Céline et Fabrice Polizzi

La deuxième étape nous a permis de mesurer l'ampleur du projet et de la capacité d'accueil.

Site de Goro Nickel

Nous avons ainsi roulé toute la journée sur les pistes du site industriel et du site de la mine. Nous avons visité les secteurs traitement des déchets, stockages des résidus, réservoir d'eau douce, préparation du minerai.

 

Et bien sûr, la mine à ciel ouvert. Impressionnant.

La mine à ciel ouvert...

C'est le mot qui caractérise ces immenses machines de 100 tonnes raclant, mâchant et recrachant le sol. Nous, on était fin petites à côté de ces engins.

Cent tonnes...

 

Le dernier stop nous conduit à la pépinière de Goro Nickel.

Graines conservées dans la pépinière

Celle-ci a pour but de préserver et d'étudier les espèces présentes pour revégétaliser les zones impactées par l'activité minière. Cependant, la revégétalisation qui devrait permettre de limiter l'érosion des sols est un processus lent qui est encore en phase de tests...

De plus, la pépinière de ce gigantesque projet minier n'avait, elle, rien de gigantesque.Car comme on nous l'expliquait, elle n'est pas encore entrée en phase de production.

Pépinière de Goro Nickel

Si nous avions au retour un pincement au cour en repensant aux flancs des montagnes entaillés par les exploitations à ciel ouvert, nous gardions en tête que la Nouvelle-Calédonie ne peut se passer du nickel. Le tout est d'en faire une exploitation intelligente dans le respect de l'environnement.

 

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Séverine Rolland ~ mis à jour le 12 juin, 2005
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