La Forêt Sèche de Nouvelle-Calédonie :

Un trésor en danger !

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La forêt sèche est présente partout dans le monde en zone intertropicale :

Carte de la répartition mondiale des forêts sèches

La forêt sèche ou sclérophylle de Nouvelle-Calédonie représente, comme toutes les forêts du même type à travers le monde, un des écosystèmes terrestres les plus menacés de la planète :

En effet sa surface actuelle correspond à 1 % de sa surface originelle. Sa superficie est passée de 4 500 km² à 45 km².

Carte de la régression de la forêt sèche en Nouvelle-Calédonie depuis l'arrivée de l'homme

Il ne se trouve plus, à ce jour, en Nouvelle-Calédonie de forêts sèches intactes, telles qu'elles pouvaient exister il y a environ 4 000 ans, à l'arrivée de l'Homme sur la Grande-Terre. A cette époque, la forêt sèche occupait 25 % du territoire, alors que maintenant elle en occupe 0.2 %.

Malgré sa menace, la forêt sèche néo-calédonienne contient encore 83 familles, 252 genres, 456 espèces dont 262 sont endémiques de la Nouvelle-Calédonie et 20 considérées comme rares, soit avec un taux d'endémisme de 57.5 %. De plus, 60 espèces ne sont présentes qu'en forêt sèche, ce qui revient à dire que si celle-ci disparaissait totalement en Nouvelle-Calédonie, c'est 60 espèces qui en feraient de même sur la planète.

 

Caractéristiques de la Forêt Sèche

Définition et localisation

Origine

Typologie

Importance

Biodiversité

Menaces

Programme de conservation des Forêts Sèches : Le Programme Forêt Sèche

Historique

Objectif

Actions

1. Amélioration des connaissances sur la Forêt Sèche

2. Protection de la Forêt Sèche

3. Restauration de la Forêt Sèche

4. Valorisation de la Forêt Sèche

5. Gestion durable de la Forêt Sèche

Conclusion

 

Caractéristiques de la Forêt Sèche

 

Définition et localisation

Les termes de forêts sèches ou sclérophylles de Nouvelle-Calédonie sont donnés à l'ensemble des formations forestières :

•  Se développant dans un climat sec et lumineux recevant moins de 1 100mm de pluie par an, en comparaison des 2 500 mm sur le reste de la Grande-Terre ; ces forêts sèches sont soumises aux alizés desséchants et à une saison sèche pendant 6 mois de l'année (Jaffré, 2003).

•  Croissant très souvent sur roches sédimentaires et plus rarement sur roches basaltiques (volcaniques). Les formations végétales croissant sur les roches ultramafiques (roches riches en métaux lourds) sont généralement considérées comme du maquis miniers, cependant il existe quelques forêts identifiées comme poussant sur ces sols ultrabasiques (volcanique).

•  A la strate supérieure formée d'un couvert discontinu dont la taille n'excède pas 15 m de hauteur ; le sous-bois est dense, formé d'arbustes et de nombreuses lianes, la strate herbacée est composée de graminées et de quelques fougères éparses. Ceci a pour conséquence de rendre l'accès difficile.

•  Dont un grand nombre de plantes est caractérisé par des feuilles raides, coriaces, vernissées, à cuticule épaisse et à limbe souvent réduit ; ce caractère leur permet de supporter le déficit hydrique durant la longue saison sèche (de septembre à novembre).

•  Ne comportant ni palmiers ni conifères, 2 à 3 espèces d'orchidées au maximum, une espèce de fougère, très peu de représentants de familles ayant conservé des caractères archaïques dans les plantes présentes.

• Il s'agit aussi d'un milieu fragile et morcelé en 106 sites en Nouvelle-Calédonie de 1 à 5 000 hectares.

•  D'un réservoir de plantes à vocation horticole.

•  Un refuge de faune variée (Cf. Faune et Flore).

 

 

En ce qui concerne la localisation :

•  La forêt sèche se situe sur la côte Ouest de la Grande-Terre et s'étend du littoral jusqu'à 300 à 400 m d'altitude. La localisation est très étendue : depuis l'extrême nord jusqu'à Tina prés de Nouméa.

•  Dans des zones peu accidentées. Ceci a entraîné un intérêt pour l'installation de l'Homme qui a effectué un défrichement intense afin de s'étendre.

•  Les zones sont réparties en petits chapelets de zones. Ce qui entraîne une gestion difficile.

 

Origine (Cf. Géologie de la Nouvelle-Calédonie)

D'origine relativement récente ( fin Tertiaire, début Quaternaire ), la forêt sclérophylle apparaît constituée majoritairement d'apports floristiques de la fin du Tertiaire et du Quaternaire, venus se superposer à quelques rares éléments anciens anteéocènes (début Tertiaire) ayant survécu au recouvrement péridotitique généralisé de la Nouvelle-Calédonie .

D'après l'analyse géographique des genres de la forêt sèche, il y a des ressemblances entre flore australienne et flore des forêts sèches néo-calédoniennes, qui par ce caractère ne se différencient pas des autres flores de l'ensemble de la Nouvelle-Calédonie, mais qui par contre s'en distingue par l'absence de nombreux éléments floristiques d'origine gondwanienne (Gymnospermes, Balanopaceae, Cunoniaceae, Lauraceae, Proteaceae, Winteraceae).

 

Typologie

De façon schématique, on distingue 10 types de forêts sèches (Jaffré, 2004) :

•  Les forêts sèches strictes à faciès fermé dont le recouvrement des strates arborescentes (de 8 à 12 m de hauteur) et arbustives est proche de 100 %. La flore de ce groupement est caractérisée par la dominance d'espèces représentatives des zones sèches (Arytera arcuata, Cleistanthus stipitatus, Diospyros minimifolia, Homalium deplanchei, Ormocarpum orientale, Maytenus fournieri, Premna serratifolia, Psydrax odorata). Il abrite également de nombreuses espèces rares (Albizia guillainii, Captaincookia margaretae, Leptostylis sp, Pittosporum brevispinum, Turbina inopinata). Elles poussent en général sur des sols sédimentaires.

 

•  Les forêts sèches strictes à faciès ouvert dont la strate arborescente et arbustive a un taux de recouvrement compris entre 50 et 75 %. Cette flore possède la plupart des espèces caractéristiques de la forêt sèche croissant sur sol sédimentaire, dont certaines peuvent toutefois localement disparaître au profit d'une profusion d'espèces moins consommées que d'autres par les bovins et les cerfs (Gardenia urvillei, Acacia spirorbis, Malaisia scandens, Croton insulare). Elles sont accompagnées de plusieurs espèces introduites (Acacia farnesiana, Leucaena leucoceplala, diverses graminées). Les espèces rares précédemment citées peuvent encore se subsister dans ce groupement.

 

•  Les forêts sèches strictes à faciès mixte qui sont localisées dans les collines et plaines côtières sur sol sédimentaire. La strate arborescente va de 6 à 15 m et le taux de recouvrement est de 50 à 75 %. Le sous-bois est réduit par les herbivores, la dégradation est moyenne. Ces forêts abritent les genres Codiaeum, Croton, Carissa, Fontainea, Gardenia et Homalium.

 

•  Les forêts sèches rivulaires ou vallicoles qui s'installent le long de cours d'eau temporaires et de zones inondables lors des fortes pluies sur des alluvions, des schistes ou des colluvions. Ce type de forêt sèche possède une strate arborescente haute de l'ordre de 20 m, constituée d'espèces retrouvées en forêt dense humide (Mammea neurophylla, Garcinia neglecta, Mimusops elengi, Semecarpus atra, Syzygium aggregatum, Diospyros fasciculosa). La strate arbustive est composée d'espèces plus caractéristiques des zones sèches (Arytera arcuata, Cupaniopsis globosa, Diospyros minimifolia, Oxera sulfurea, Psydrax odorata) et de quelques espèces rares comme le Captaincookia (Captaincookia margaretae) et le riz de Pouembout (Oryza neocaledonica).

 

•  Les forêts sèches de substitution composées de fourrés à gommier qui sont localisées dans les plaines et les zones à hydromorphie temporaire jusqu'à 35 m d'altitude sur alluvions. Ce sont des fourrés qui peuvent atteindre 6 m. on y rencontre les espèces Cordia dichotoma (gommier), Arytera, Desmanthus, Glochidion, Diospyros, Homalium et le mimosa.

 

•  Les forêts sèches de substitution composées de maquis sclérophyllisés vivent sur les flancs et dans les plaines de 30 à 60 m sur schistes. Ce sont des formations à gaïacs occupées par d'autres espèces en mélange pied à pied et pouvant atteindre 6 m. Les espèces rencontrées sont Acacia spirorbis, Gardenia urvillei, Diospyros, Arytera, Pleurostylia, Acronychia, Croton .

 

•  Les forêts sèches de substitution composées de fourrés à gaïac sont des formations dont la canopée fermée est occupée seulement par du gaïac. Ces fourrés atteignent 6 m. On les rencontre dans les plaines et les collines jusqu'à 200 m sur sols sédimentaires. Les espèces en présence sont Acacia spirorbis, Gardenia, Lantana, Carissa, Wickstroemia et Rhamnella.

 

•  Les forêts sèches mésophiles sont localisées sur des versants à l'intérieur des terres jusqu'à 250 m sur schistes et basaltes. La strate arborescente atteint 15 à 20 m. La canopée est peu dense, avec un taux de recouvrement de plus de 75 %. Les espèces en présence sont Aleurites, Ficus, Olea, Garcinia, Schefflera, Semecarpus, Aglaia, Psydrax et Santalum.

 

•  Les forêts sèches sur calcaire qu'on retrouve sur les massifs calcaires de l'intérieur, sur les fortes pentes et les falaises de 20 à 400 m sur sol calcaire. La canopée a un taux de recouvrement de plus de 75 %. Les espèces rencontrées sont Pleiogynum, Castaneospermum, Pichonia, Tapeinosperma, Pseuderanthemum et Salaciopsis.

 

•  Les forêts sèches sur serpentine qui vivent sur les versants et les piémonts jusqu'à 200 m sur sol ultrabasique. C'est une formation arborée, arbustive ou buissonnante constituée d' Archidendropsis, de Dyzoxylum, d' Alphitonia, d' Eugenia, de Fontainea, de Guettarda, et de Psychotria.

 

 

Importance

C'est une forêt de grande importance pour de nombreuses raisons :

•  elle est riche en plantes uniques

•  c'est un lieu de vie pour les animaux

•  c'est une forêt de transition entre la forêt dense et la mangrove

•  elle est intéressante pour l'agriculture par la découverte de nouvelles plantes cultivables ou pour fabriquer des médicaments, des parfums, des produits de beauté

•  elle peut fournir du bois précieux de santal

•  c'est une forêt unique au monde intéressante en tant qu'écosystème de la Terre et pour sa biodiversité.

 

Biodiversité

Les forêts sèches recèlent de nombreuses espèces végétales sur lesquelles sont faites des études mais la faune pourtant aussi importante du point de vue de la biodiversité est moins voire mal connue.

Les études sur la faune des forêts sèches sont moins développées que les études sur la flore. On sait cependant que 33 espèces de papillons au moins sont caractéristiques de cette forêt et des formations dérivées.

Des études ponctuelles ont livré des espèces endémiques, comme la noctuelle Lysimelia littoralis, la coccinelle Stethorus proximus ou le gecko Bayavia exsuccida .

Les études se poursuivent, notamment sur la faune invertébrée, globalement encore très mal connue en Nouvelle-Calédonie. Il est certain que les forêts sèches servent d'abri à une faune très diversifiée d'insectes, de mollusques, de reptiles et d'oiseaux. Les extinctions massives chez les oiseaux et les reptiles, dont témoignent les fossiles du quaternaire récent, sont une conséquence dramatique de la régression de ce milieu.

 

Menaces

La raréfaction de la forêt sèche est due à plusieurs facteurs. En dehors des cyclones et des dépressions tropicales, tous les dommages sont d'origine humaine.

 

La vocation agropastorale des terres de la côte Ouest. L'installation puis l'augmentation des troupeaux a demandé beaucoup de nouveaux espaces obtenus par un défrichage conséquent de la forêt sèche et d'autres formations végétales souvent considérées comme de la brousse. La réforme foncière a participé à la redistribution des terres en amoindrissant les surfaces des exploitations et, de ce fait, a augmenté le nombre d'agriculteurs et de bétail.

 

Les cerfs et les lapins qui ont été introduits vont dans le sens des bovins en broutant les jeunes plantes, détruisant progressivement la forêt.

 

L'existence de feux de brousse d'origine diverses amplifie la diminution de la surface de la forêt sèche. Malgré la mise en place de moyens de lutte et de campagne de sensibilisation, des milliers d'hectares brûlent encore chaque année, notamment sur la côte Ouest et le Nord calédonien . Les forêts sèches peu arrosées et enclavées au milieu de savanes et de maquis très combustibles, sont des zones sensibles aux feux de brousse.

feu de brousse observé dans le nord de la Grande Terre

La construction de maisons et de routes qui réduit encore l'aire de la forêt sèche.

 

L'arrivée de nouvelles espèces sur la Nouvelle-Calédonie comme la fourmi électrique, le faux mimosa, la sensitive géante, le lantana ou le goyavier qui peuvent entraver le développement des espèces indigènes voire de les éliminer. On trouve par exemple de plus en plus des savanes ou des fourrés à gaïac, plante introduite.

 

 

Programme de conservation : Programme Forêt Sèche

 

Historique :

Dans une analyse des grands biomes "Global 200", le WWF a retenu pour la Nouvelle-Calédonie 4 écorégions d'intérêt majeur :

•  forêts tropicales humides

•  forêts sèches

•  écosystèmes marins

•  écosystèmes d'eau douce.

En concertation avec les acteurs scientifiques et institutionnels locaux, le WWF-France propose de porter les efforts en matière de conservation sur les forêts tropicales sèches de Nouvelle-Calédonie.

 

Selon une étude de l'IRD, parmi les 4 écorégions d'intérêt majeur, la forêt sèche originale, riche en espèces rares et tout particulièrement menacée. L'IUCN (International Union for Conservation of Nature and Natural Resources) arrive d'ailleurs à la même conclusion.

C'est pourquoi, 9 partenaires reconnaissant la valeur de cet écosystème et l'urgence de mettre en place des mesures de sauvegarde, ont ainsi décidé d'élaborer un programme de conservation sur 5 ans de la forêt sclérophylle.

Il s'agit de :

- l'Etat français

- la Nouvelle-Calédonie

- la Province Nord

- la Province Sud

- l'Institut Agronomique Calédonien (IAC)

- l'Institut de Recherche pour le Développement de Nouméa (IRD)

- l'Université de Nouvelle-Calédonie (UNC)

- le Centre d'Initiation à l'Environnement (CIE)

- le World Wildlife Fundation (WWF) France


Objectif  :

L'objectif global du programme est de conserver durablement les forêts sèches de Nouvelle-Calédonie à l'intérieur mais surtout hors des aires protégées , pour le bénéfice de tous.


Cet objectif passe par l'élaboration d'un plan d'action répondant d'une part aux problématiques locales de conservation, et d'autre part à la gestion durable des ressources naturelles contribuant au développement socio-économique des communautés néo-calédoniennes.  

Il s'agit d'inverser la tendance actuelle et les modes d'utilisation des forêts sèches calédoniennes, situées pour la plupart sur des terrains privés. L'enjeu consiste à définir de manière partenariale des modes d'exploitation durable.

 

Compte tenu de la situation de la forêt sclérophylle, le programme propose trois niveaux différents d'intervention sur cet écosystème :

- au niveau des espèces phares en protégeant le cortège floristique et les habitats de la faune et de la flore des forêts sèches.

- au niveau des îlots de forêts sclérophylles en augmentant leur surface, en réduisant les menaces à un niveau acceptable et en reconstituant leur biodiversité

- au niveau des blocs de forêts sèches afin de regrouper et relier les îlots proches les uns des autres.

 

Pour permettre à ces objectifs d'être atteints durablement, plusieurs activités ont été identifiées et ciblent les principaux résultats suivants :

- espaces et espèces prioritaires protégés

- régénération naturelle des forêts sèches favorisée

- défriche agricole arrêtée

- feux intempestifs contrôlés et réduits

- sécurisation foncière des blocs de forêts sèches déterminée pour une gestion homogène

- population informée et sensibilisée.

De plus, la forêt sèche étant également l'écosystème forestier le plus menacé à l'échelle de la planète, ce programme a grand intérêt au niveau international car il peut servir d'exemple pour la protection durable d'autres forêts du globe comme au Costa-Rica et à Madagascar.

 

Actions :

Ce programme établi sur 5 ans suit différentes étapes :

 

1. Amélioration des connaissances quant à la forêt sèche :

Cela consiste à :

  • Recenser sur le terrain des sites prioritaires
  • Etudier le milieu végétal (étude de la biodiversité comparée des forêts sclérophylles, approche écophysiologique des plantes phares de la forêt sclérophylle, études botaniques et écologiques),
  • Etudier le milieu animal (impacts des ongulés introduits, bovins et cerfs, sur les formations sclérophylles, caractéristiques des différentes espèces d'oiseaux des forêts sèches, lutte contre la fourmi électrique, inventaire des reptiles de la forêt sèche),
  • Etudier le milieu physique et microbien (étude microbiologique de quelques sols de forêt sclérophylle de Nouvelle-Calédonie, agro-météorologie),
  • Etudier le milieu humain (substances naturelles de la forêt sclérophylle).

 

Exemples de plantes étudiées en forêt sèche :

Turbina inopinata Heine (Convolvulacées), liane rare endémique à la Nouvelle-Calédonie connue à seulement 2 stations (Pouembout et Poya). Photos prise sur le site de la forêt sèche de Tiéa (Pouembout).

 

Luisia teretifolia Gaudich. (Orchidacées), orchidée indigène qui se retrouve fréquemment en forêt sèche. Photo prise dans la forêt sèche de Tiéa (Pouembout).

 

 

2. La protection de la forêt sèche :

Elle passe par l'intervention, sur les sites prioritaires, de mesures adaptées au cas par cas grâce à des plans de gestion des menaces, par des mesures réglementaires et d'incitation (législation appropriée).

Exemple de forêt mise en défens (protégée par une barrière) :

Forêt sèche de Tiéa (Pouembout) protégée par des balancines conçues contre le passage des herbivores.

 

3. La restauration de la forêt sèche :

La restauration des sites comprend la gestion des espèces dynamiques et de la biodiversité, ainsi que l'identification et la protection des zones favorables.

Les missions de gestion des plantations et de la sylviculture devraient favoriser la mise en régénération naturelle.

L'extension des sites consiste à revégétaliser les zones favorables, créer des pépinières, multiplier les espèces de la forêt sclérophylle et conserver leurs graines.

 

Exemples de plantes multipliées en pépinière :

Oxera sulfurea (Montrouz.) Beauvis. en fruits, faisant l'objet de programmes de reboisement.

Photo prise en forêt sèche du Creek Hervouët (Poya)

 

Captaincookia margaretae Hallé : sollicité dans les reboisement de forêts sèches dégradées.

Photo prise en forêt sèche de Mépouiri Sud (Poya)

 

4. La valorisation de la forêt sèche :

Il s'agit d'une valorisation socio-économique.

Economique puisque l'exploitation des substances naturelles permet le développement de l'horticulture (nombreuses plantes ornementales endémiques), et de l'agronomie (possibilités de développement rural avec les travaux de recherche sur une nouvelle variété de grain de riz adaptée à un climat d'extrême sécheresse).

Mais la valorisation de ce trésor passe également par l'information et la sensibilisation des populations. Il est en effet indispensable de sensibiliser la population à la lutte contre les feux, de former les éleveurs au sylvo-pastoralisme, ainsi que d'intéresser les propriétaires... Une bonne communication permet également le développement de l'écotourisme.

Exemples de plantes à valoriser :

Turbina inopinata Heine en pot, liane rare à l'intérêt horticole de par sa floraison

Photo prise à la SRMH (Station de Recherches Maraîchères et Horticoles) de Saint-Louis (IAC)

 

Captaincookia margaretae Hallé en fleurs, plante ornementale potentielle

Photo prise en forêt sèche de Nékoro (Poya)

Canavalia favieri Nielsen en pot, liane en voie de disparition dont il ne reste aucun individu à l'état naturel et dont la floraison est attrayante

Photo prise à la SRMH Saint-Louis (IAC)

 

5. La gestion durable de la forêt sèche :

Elle sera faite par l'étude de faisabilité pour la mise en place d'un outil durable pour la conservation des forêts sèches, et par la création d'un plan de gestion des forêts sèches (mettre en place un plan de gestion rationnel des sites, appuyer la mise en place d'un système d'information géographique).

Exemple de forêt sèche à suivre pour sa conservation durable :

Forêt sèche de Mépouiri Sud (Poya)

 

Plante de forêt sèche bonus :

Ixora cauliflora ssp cauliflora Montrouz, en fleurs

Photo prise en forêt sèche du Creek Hervouët (Poya)

 

Conclusion :

l'intErEt de la forEt sEche 

 

•  un écosystème à part entière avec tout ce que ça implique (faune, flore, milieu.)

•  une biodiversité non négligeable (des plantes rares et uniques)

•  des applications possibles profitables à la société (cosmétique, médecine agronomie, ornement,.)

•  un milieu extrêmement menacé (1% de sa surface originelle et des menaces toujours en vigueur).

 

Auteur : Marc Pastor

Merci au directeur du Programme Forêt Sèche (Christian Papineau), à l'Institut Agronomique Calédonien (IAC), à Endémia (http://www.endemia.nc).

Lien vers le poster scientifique : "La Forêt Sèche : un trésor en danger !"

 

Lexique

Roche ultramafique : roche ultrabasique, c'est la roche issue de la péridotite cette roche typique du maquis minier et riche en nickel et métaux lourds.

Analyse des grands biomes : analyse d'un un milieu naturel

 


Séverine Rolland ~ mis à jour le 12 juin, 2005
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